C'est une rencontre féconde entre des précaires, intermittents et chercheurs en 2004 qui est à l'origine d'une démarche consistant à équiper les acteurs pour dépasser l'expérience de contextes qui s'imposent pour au contraire contribuer à construire les contextes de l'action. La carte est apparue comme un évidence, surtout la cartographie de l'invisible : le social, l'activité, les dynamiques démographiques, les équipements, les ressources... pour en partager l'exploration et investir les représentations numériques par la mobilisation des savoirs expérientiels. La carte statistique est surtout apparue comme un puissant moyen empirique de rapprocher les données issues de sources hétérogènes au moyen d'instruments simples et robustes (dénombrement, classification par quantiles, coprésence, comparaison, configuration reconnaissable, évolution) et permettre de construire des raisonnements dans un aller retour entre texte de scénario et carte, dans des formats de travail collectif. Cette démarche a conduit à l'élaboration d'outils (http://suitecairo.fr) et de méthodes (cartographie interactive , visualisation de données, modules de scénarisation ), à leur évolution et à leur adaptation au regard de leur pratique et de nouveaux usages.